Aimez-vous les policiers ?

Publié par totoche sur 20 Mai 2016, 14:21pm

Catégories : #réaction

C’est la question qui devrait agiter notre société, enfin, qui devrait parait-il nous agiter.

Parce que, au dire d’un syndicat bien particulier, les policiers souffriraient eux d’un manque d’amour.

Et les sondages fleurissent pour nous affirmer que 80 % des Français aiment leur police.

Je me questionne alors sur cette partie importante des Français qui tient des propos peu amènes dès lors qu’il est question de contrôles routiers et encore plus de vitesse de circulation. Ces contrôles ne seraient pas le fait de policiers ?

Je me questionne aussi sur cette petite phrase si souvent entendue : « jamais là quand on a besoin d’eux », ou lorsqu’une voiture passe sirène hurlante « ah, c’est l’heure de l’apéro au commissariat ».

Pardon ? Ce n’est pas pareil ?

Il est vrai que le conducteur en excès de vitesse se contente de commettre une infraction, même si elle peut avoir des conséquences extrêmement graves.

Alors que le manifestant, lui, il est confronté à une présence massive de policiers équipés pour affronter des émeutes, il est confronté à la projection de gaz lacrymogènes, à des interdictions de manifester, à des charges pouvant être accompagnées de violences dont il a du mal, même après coup(s) à saisir la nécessité, tout ça, simplement pour avoir voulu exercer son droit, un droit inscrit dans nos lois, celui de manifester.

Ce qui n’est assurément pas pareil, c’est le traitement médiatique qui est fait des propos du quidam qui se plaint du trop de présence quand il est en faute et du manque de présence quand il s’estime victime ou en insécurité et des propos tenus, le plus souvent également par de simples quidams, en marge de manifestations et juste après des interventions policières assez spectaculaires.

La question elle-même ne veut rien dire. D’ailleurs personne ne vous demande si vous aimez les docteurs, les juges ou les journalistes. Dans ce dernier cas, l’amalgame et le non-sens de la question serait vite dénoncé. Pour ma part, le critère principal dans le choix d’un médecin n’est pas son amabilité et de savoir que certains sont imbuvables ne me fait pas pour autant détester l’ensemble de ce corps.

Une vraie question porterait plutôt sur les missions de la police et sur la façon dont elles sont remplies et avec quels moyens.

Mais il s’agirait alors d’avoir un vrai débat et non pas juste de détourner l’attention du sujet d’actualité : pourquoi y a-t-il encore autant de manifestants opposés à cette loi, même et surtout après l’utilisation du 49-3 et comment un gouvernement peut-il ignorer l’opposition de plus de 70 % de la population à ce projet de loi ? De qui est-il encore représentatif ?

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