De cadeau à KDO

Publié par totoche sur 29 Décembre 2009, 15:27pm

Catégories : #réaction

Changement de temps, d’époque, de mœurs, désormais ce qui guide nos actes s’appelle, fort injustement, le libre échange.

Cela détermine chaque jour un peu plus notre quotidien, tant à l’extérieur, sur notre lieu de travail ou de vacances, que dans nos foyers.

Toute relation est calquée sur le modèle économique ; tout est marchandisé, contractualisé ; chacun doit y trouver individuellement son compte.

Il est ainsi admis que pour trouver un boulot il faut savoir se vendre et non plus proposer ses qualités, ses compétences, ses connaissances, sa force de travail à un employeur potentiel.

On nous fournit des classements d’établissements scolaires basés sur des taux de réussite, de rentabilité.

Le dépoussiérage des services publics offre des opportunités, des promotions, tant aux agents à qui l’ont fait miroiter des carrières individuelles qu’aux anciens usagers promus clients.

Les enfants, les malades, les retraités ne sont plus une richesse mais un luxe individuel et une charge pour la société.

Le salariat, le seul vrai producteur, se voit résumer à une masse salariale, à des charges patronales ; le citoyen se voit apposer en sigle d’infamie le terme d’allocataire.

Avoir des enfants ?

Faire des enfants pour profiter des allocations familiales, de l’allocation de rentré scolaire, et même, de l’enseignement public !

Faire des enfants parce qu’on en a les moyens, pour avoir des héritiers, pour avoir un bâton de vieillesse, pour laisser une trace indélébile !

Le couple loin des enfantillages sentimentaux se construit d’emblée sur des bases saines et contractualisées.

La cohabitation permet de minimiser les charges individuelles.

Les désagréments doivent être compensés à hauteur par la disponibilité et/ou la capacité sexuelle à satisfaire l’autre et/ou l’investissement économique.

L’acte gratuit, le cadeau, est devenu désuet voir suspect.. Il n’a plus lieu d’être.

Reste l’acte commercial ou contractuel qui impose à échéances fixes la remise de primes, de KDO.

Le libre échange de KDO permet à chacun d’en disposer à sa guise et, pourquoi pas, d’en tirer une plus value.

Le nombre d’échanges, de reventes de KDO de Noël explose.

Une simple conséquence de la crise économique ?