Le poids des mots

Publié par totoche sur 16 Février 2009, 17:32pm

Catégories : #réaction

Une discussion ce week-end et, reviennent ces mots qui écorchent les oreilles, ces mots nouveaux qui se sont petit à petit imposés dans notre quotidien, qui ne paraissent pas méchants, juste un peu plus modernes, et pourtant !

Ainsi lorsque l’on parle du travail ou du travailleur, il n’est plus question de richesses (produites ou du savoir faire) mais de coût du travail !

De même les cotisations sociales, bases de l’entraide nationale, sont devenues des charges sociales, lourdes, pesantes, un frein à l’économie, à la société !

Les réformes, ne consistent plus à remettre en la forme initiale, à remodeler de façon à conserver au mieux l’esprit originel. Une réforme actuellement c’est systématiquement une modernisation de l’outil de travail entraînant une réduction des moyens et des coûts et une augmentation de la rentabilité des dividendes.

Il n’y a donc plus de plans de licenciements mais des plans sociaux, plus de chômage technique mais une réduction du temps de travail, une journée de revendication est une journée noire et, c’est à noter, les clients de la Poste ou de la SNCF redeviennent pour un jour des usagers pris en otages.

Toutes ces expressions, et il y en a beaucoup d’autres en cours (en cour ?), induisent une autre perception, une modification des valeurs.

Car si un ouvrier licencié peu légitimement se plaindre qu’en est-il de celui qui bénéficie d’un plan social ?

Quand les syndicats sont désignés comme partenaires sociaux, ne portent-ils pas la responsabilité des choix effectués au même titre que les décideurs (patrons ou gouvernement) ?

D’autres mots disparaissent étiquetés comme désuets, obsolètes, ringards.

Les utiliser révèle au mieux un conservatisme, en défendre les valeurs devient un combat d’arrière garde, inutile, dépassé.

On pourrait citer en exemple la lutte des classes (mais il n’existerait plus ni riches ni pauvres, ni décideurs ni subordonnés, ni profiteurs ni exploités), mais il y a aussi la fraternité, la solidarité, la justice, l’humanisme, le bonheur (et non le plaisir), la simplicité,…

Sous couvert de modernité, d’efficacité, c’est un véritable combat idéologique qui est mené.

A chacun d’y réfléchir et de réfléchir avant que de se laisser aller à utiliser ce nouveau langage.