Ils seraient au moins 530, 530 salariés du secteur privé à être décédés sur leur lieu de travail en 2017, selon les données de l’Assurance Maladie.
Mais il n’existe aucune donnée précise.
Parce qu’il faudrait encore y ajouter les personnes tuées sur le trajet (264) et les trop nombreux cas de suicides, tous n’étant d’ailleurs pas reconnus en accident de travail.
Parce qu’il faudrait aussi y ajouter les agents de la Fonction publique (hors données Assurance Maladie) ainsi que les travailleurs indépendants ou ubérisés.
C’est le plus souvent dans la presse quotidienne régionale que ces « faits divers » sont relatés comme autant de drames, de terribles tragédies.
Et ce sont plus de 10 personnes par semaine qui meurent au travail !
66% des victimes sont des ouvriers, l’intérim étant une des branches les plus dangereuses.
Du 1er au 7 juillet, 14 personnes sont mortes du travail, 6 d’entre elles avaient entre 18 et 21 ans.
A l’usine Renault de Cléon, en 2018, 2 personnes par semaine ont été victimes d’un accident de travail, avec arrêt de travail, et ce malgré un système de pression visant à inciter les victimes à renoncer à tout ou partie de leur arrêt.
En cause, le coût des cotisations à la branche Arrêt de travail – Maladie professionnelle de la Sécurité sociale qui dépendent de la fréquence et de la gravité des arrêts.
« Dans un système de production très contraint, les cotisations pèsent sur le coût du travail !!! »
La productivité l’emporte largement sur la prévention. Les règles édictées sont plus utilisées pour se dédouaner en cas de non-respect, que pour protéger l’ouvrier.
L’accident du travail serait une fatalité, un risque du métier !
Mettre en place les outils permettant de recueillir, pour l’ensemble des travailleurs, toutes les données nécessaires à l’établissement d’un état des lieux ne serait que le premier pas, indispensable, pour s’extraire de cette fatalité, pour passer du fait divers au fait de société.