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De bon matin, j’ai rencontré trois naufragés.
Nos chemins se sont croisés, hasard des dérives.
L’un cherchait un hôtel, à l’opposé de la ville, un hôtel particulier, remisé par-delà les frontières du périph, l’hôtel de police. Acte manqué, il partait au Nord, fuyant d’instinct la misère qui lui collait à la peau.
La deuxième attendait. Client ou dealer, moteurs désormais de sa survie, vampires de sa vie. 40 ans, des murs délavés aux haies complices, son hôtel suit le chemin de son désespoir.
Demain ou un autre demain, nous partagerons les pâtisseries orientales. Se rappeler la vie.
Face au soleil, dos au mur, il vient de commencer sa journée. Gina, sa compagne, grignote une laitue défraichie. Le gobelet est vide. Un coup de main, une goutte dans l’œil malade, les poumons… Tu vas travailler ? Tchao, à demain.
Trois naufragés à la dérive et rien qu’un brin d’humanité
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