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Le blog de totoche

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Des mots, juste des mots, mes mots.


Vous avez dit violences ?

Publié par totoche sur 26 Octobre 2015, 15:15pm

Catégories : #réaction

Vous avez dit violences ?

Hier encore j’étais un homme. Je dévorais les kilomètres au volant de mon bahut, c’était pas toujours facile, mais la paie n’était pas trop mauvaise et puis, on formait une bonne équipe avec les copains. Avec le boulot de ma femme, on s’en sortait pas mal et tous les ans on se prenait trois belles semaines de vacances au soleil, dans le sud …

Et puis il y a eu les rumeurs sur la santé de la boite. On s’est battus pendant plus d’une année. Ca, c’est quand même des bons souvenirs. Tous ensembles, on était. Ouais, tous ensembles….. et c’est tous ensemble qu’on a été liquidés.

Pas trop grave, j’me suis dis. D’abord un peu de vacances et puis, j’suis un bosseur et avec mon métier et mon expérience, je retrouverai facilement.

Je fais un essai juste avant les vacances, j’ai donné mes conditions, ils sont d’accord….

Non, là vraiment, non. Je ne peux pas, je ne peux pas accepter ces conditions….J’ai encore ma fierté quand même non ?

Enfin, j’ai ma fierté, mais je vois bien comment ma femme et ma fille me regarde, comment elles me répondent. Elles ne me respectent plus. J’suis qu’un raté. Je sers à quoi si je ne suis plus capable de subvenir aux besoins de ma famille moi hein ?

Hier encore on était heureux. J’avais un travail assuré, une fille et un mari sérieux, travailleur.

Ca a changé quand il s’est retrouvé à la maison toute la journée. Il n’avait pas le moral, il était énervé ou passif. Et puis, quand je rentrais du boulot, je n’pouvais même plus faire mon ménage tranquillement, non, ça le dérangeait devant sa télé ! Je ne sais pas ce qui était pire, qu’il fasse rien à la maison ou qu’il le fasse mal, enfin, pas comme moi. Et puis, j’y peux rien, ça m’agace de l’avoir tout le temps là, à occuper mon espace.

Il a plus de boulot ? J’y suis pour rien moi ! Après, tant que je travaille… parce que, là aussi, ça a bien failli… les patrons ont revendu et… Heureusement, j’ai gardé ma place, enfin, des fois je me demande si ça ne serait pas plus facile si moi aussi j’étais au chômage.

Et puis cet été il y a eu ce type là. Il est venu plusieurs fois au magasin et il m’a laissé son numéro de téléphone. J’ai fini par appelé, une fois dix fois et puis finalement, après de multiples rendez-vous annulés, on s’est retrouvé un jour. Enfin, quand je dis qu’on s’est retrouvé, le temps d’arriver il fallait que je parte, il me rejoindrait…. Il n’est jamais venu. J’ai continué à lui téléphoner, il passait au magasin régulièrement, continuant à me promettre, quoi, une évasion ?

Hier, j’ai tout dit à mon mari, qui s’en doutait d’ailleurs. Ca a été terrible, pour lui, pour moi, pour la gamine. Personne ne comprend ce qui m’a pris, même pas ma mère ! Moi non plus je ne comprends pas, je ne sais plus. Je ne sais même pas pourquoi j’ai continué à lui parler, à espérer alors même qu’il m’avait amené là où il voulait. Je m’étais offerte à lui, il m’avait rejetée. Je ne comprends pas, c’est horrible, horrible ce que j’ai fais à ma famille, à mon mari. Comme s’il n’en avait pas déjà assez. Comment on va pouvoir continuer après tout ça, comment on va pouvoir se regarder, retrouver un peu de confiance, comment ?

Mon mari m’a reprise mais, il m’a bien prévenue que si je recommençais il me tuerait et se tuerait ensuite. Je ne veux plus le voir pleurer, je ne peux plus.

C’est trop dur. Cette nuit, à deux reprises, j’ai voulu me tuer.

Hier, il n’était question que d’une chemise blanche...

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